Prieuré et Domaine de Montcochon en Forêt de Montargis
Localisation de Domaine de Montcochon
Il se situe dans le quadrilatère formé par les actuelles routes des Sept-Frères, du Mardeleux, du Conservateur et de Cepoy à Paucourt, dans les parcelles 41, 42 et 43 de la Série Ouest. Après la chute des feuilles, les promeneurs attentifs pourront retrouver les restes des fossés, seuls vestiges apparents de près de 7 siècles de présence humaine.
Le seul témoignage qui subsiste de nos jours est le nom de Montcochon porté par un hameau de Fontenay. Ce hameau, situé à peu de distance au sud du Boutoir, a dû être construit sur les 5 arpents de terre et de marais, ancienne dépendance de Ste Marguerite, et en perpétue le souvenir.
Origine de Mougousson (Montcochon)
Le nom de Mongousson (Munguncen) apparaît pour la première fois en 1173, date à laquelle Pierre de Courtenay, cinquième fils de Louis le Gros, fait don de la terre de Mongousson au frère dominicain Sevin de Chappe. Il ne dut pas résider longtemps à Mongousson car, en 1174, il céda ce lieu aux soeurs de la Madeleine (Prieuré orléanais).
Par un acte antérieur à 1183, Pierre de Courtenay confirma la donation de Mongousson (= Mongeaut) : "Au nom de la Sainte Trinité... Nous, Pierre de Courtenay... Nous voulons qu’il ne soit caché à personne que nous avons donné aux susdites moniales le lieu appelé Mongeaut... Et pour que cela soit confirmé, nous avons marqué le présent acte de l’impression de notre sceau."
Cet acte est confirmé par Philippe Auguste en 1183. L’année suivante, il donna aux moniales de Montgochon la dîme du pain et du vin de sa table quand lui et la reine seront à Montargis et Paucourt (Pogo).
Le Prieuré de Sainte Marguerite de Mongousson
Les moniales étaient installées au prieuré en 1184 comme il est indiqué dans la donation de la dîme du pain et du vin du Roi. D’après De Vauzelle qui ne précise pas ses sources, le prieuré fut occupé jusqu’à la fin du XIVe siècle.
Au XVe siècle la discipline de l’ordre s’était fort relâchée. L’abbesse de Fontevrault, Marie de Bretagne, s’attacha à réformer l’ordre. Un acte de mai 1476, qui est une déclaration des appartenances de Ste Marguerite de Mongousson, semble consacre la sécularisation du lieu. Les religieuses durent donc décider d’arrenter (= louer) le domaine par bail emphytéotique. Par ces baux de très longue durée, le preneur et ses héritiers jouissaient des biens pour une redevance annuelle fixée pour toute la durée du bail, à charge de fournir une hypothèque en caution. Le domaine n’était plus qu’une simple propriété agricole, mais qui bénéficiait de privilèges attachés à l’exploitation obtenus par les religieuses au cours des siècles.
Le Domaine de Mongousson du XVIe au XVIIIe siècle
le premier détenteur connu est Estienne Regnard, marchand à Montargis, qui prend à bail le domaine pour 120 ans à charge de 25 livres par an, le 5 août 1563, devant Sébastien Blanchard, notaire, à Orléans (B.N., man. franç. 11984). Ce bail resta dans la même famille probablement jusqu’à son échéance. Le bailleur suivant apparaît dans un acte de 1697 sous le nom de Claude Guérignon. De nombreux métayers ont pu être recensés.
Passage du Domaine à Guillaume Bouvier, puis au Duc d’Orléans
Le 22 septembre 1721, les Prieure et Religieuses de la Madeleine lès Orléans cèdent à Guillaume Bouvier, chevalier, Seigneur de la Motte Bouron... la terre, fief et seigneurie de Mongousson.
En 1729, le Duc d’Orléans ayant émis le désir (qui était un ordre), d’acquérir le domaine, Bouvier cède au Duc d’Orléans "le fief et terre de Montcochon, situé en forest de Montargis estimé à 6556 livres 11 sols 8 deniers".
Dans les quinze ans qui suivirent, l’administration du Domaine du Duc d’Orléans fit démolir les bâtiments et replanter la clairière de Montcochon, ce qui entraîna en 1745 une réclamation du curé de Paucourt, Duchesne, à cause de la perte de casuel (honoraires) entraînée par cette disparition.
D’autres précisions en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://ricjasforetmontargis.wifeo.com/foret-montargis-paucourt-cartes-plans-photos-satellite-a19.php
Sources : Gaston Leloup, résumé par Michel Girardy, avec l’aimable autorisation de Richard Jasinski, du comité des Fêtes de Paucourt