Eglise Saint-Martin de Triguères
Au Xle siècle se construisit l’église du curé Aymery. Un document épigraphique, gravé sur une pierre du portail, se rapporte à sa fondation :
"VIII IDUS IVNII OBIIT AIMERIDVS SACERDOS QVI FECIT ISTAM", c’est-à-dire : "Le 8 des ides de juin mourut Aimeridus prêtre qui fit celle-ci" ...
Le manque d’unité de style de la très vieille église de Triguères est ce qui lui vaut son intérêt archéologique. Les parties les plus anciennes sont la tour du clocher et le portail du XIe siècle. Ce sont les restes d’une église primitive romane qui disparut, peut-être suite à un incendie. Moins de cent ans après, on reconstruisit l’église de Triguères, l’époque était alors au gothique.
Le choeur ainsi que la grande nef furent édifiés durant le second tiers du XlIe siècle, On ne connaît aucun document historique concernant cette égIise antérieur au XIIIe siècle. Le premier est une charte d’octobre 1258. L’acte donne la forme latine du nom de Triguères : Trigorria.
Au XVIe on ajouta les bas-côtés et la sacristie. L’autel Renaissance fut offert par les Bénédictines de Montargis. Il provenait du couvent des religieuses bénédictines de Gy-les-Nonains. Il est orné d’un retable tabernacle en bois et pâte dorés.
Les cloches étaient au nombre de trois. Il n’en reste qu’une qui fut brisée en 1945. En effet, à l’annonce de l’Armistice, des habitants trop exubérants voulurent monter dans le clocher pour carillonner leur joie. Trouvant que la cloche ne sonnait pas assez fort, ils tapèrent sur le bronze. Le résultat fut décevant : le bourdon, fêlé, ne sonnait plus. Il fallut donc le descendre du clocher afin de le réparer. Il fut refondu en 1946.
Mais à quelque chose malheur est bon : en effet durant l’opération de remise en place de la cloche, on démonta le bas du clocher. C’est alors que l’on découvrit au pied de la tour une statue de bois du XVe siècle, une Vierge royale probablement camouflée dans le mur lors de la Révolution.
L’église est placée sous le double patronage de Saint Louis et de Saint Martin.
Mais on ne saurait faire le tour de cet édifice sans évoquer Sainte Alpais dont les reliques sont, encore aujourd’hui, l’objet d’une célébration le premier dimanche de juillet.
Sources : « Histoire d’il y a belle lurette… Triguères » par Liliane Violas.