Principauté souveraine de Boisbelle, dite également principauté souveraine d’Henrichemont et de Boisbelle, est un ancien fief français enclavé dans la province de Berry. Elle est connue pour avoir été la propriété du Grand Sully, qui y construisit une ville nouvelle dédiée au roi Henri IV, Henrichemont.
La principauté comprenait les territoires actuels de Boisbelle, Henrichemont, La Borne, Achères, une partie de Menetou-Salon (le Fief Pot), et quelques parcelles de la commune de Quantilly. La principauté étant répartie dans les trois paroisses de Menetou-Salon, Quantilly et Ivoy-le-Pré, on lui donna parfois le nom de "royaume des trois paroisses".
Si l’origine exacte de la principauté et de ses privilèges reste encore à dater, des lettres patentes des ducs de Berry et des rois de France, renouvelées à de nombreuses reprises, les ont reconnus. Citons notamment : franchise des tailles (1386), franchise du service militaire (1443), franchise de gabelle (1610).
Enclave située au milieu du royaume de France, Boisbelle était "sise près Berri" (et non en Berri). Les princes propriétaires de ce lieu y exerçaient les pouvoirs d’un souverain, faisaient les lois, rendaient justice, et battaient monnaie. Les habitants n’étaient soumis à aucun impôt, taille, corvée ou gabelle, et n’avaient pas d’obligations militaires, ils versaient seulement une redevance pour l’Eglise. Le sel étant exempt de gabelle sur le territoire de la Principauté, les faux-sauniers en faisaient la contrebande.
La principauté appartint à la famille des Seuly - à l’origine, des pirates normands - avec, en particulier, Henry II de Seuly, premier seigneur auquel on puisse attribuer le titre de Souverain de la Principauté en 1252. Elle passa ensuite dans les possessions de la Maison d’Albret, par le second mariage de Marie de Sully (27/02/1400) puis dans celles des Gonzagues, ducs de Mantoue-Nevers.
Le 31 août 1605, Maximilien de Béthune, plus connu sous le nom de Sully, ministre polyvalent du roi Henri IV, achète à Charles de Gonzagues, duc de Nevers, prince de Boisbelle, la terre et seigneurie souveraine de Boisbelle. Cette acquisition en complétait de nombreuses autres faites aux alentours, dont la baronnie de Sully-sur-Loire (1602). Quoique n’ayant aucun lien avec la famille, le nouveau duc de Sully (1606) se posait en héritier des premiers Seuly, notamment Gilon de Seuly, constructeur des deux forteresses de pierre des Aix d’Angillon et de La Chapelle-d’Angillon.
La famille de Sully facilita la fondation en 1125 - par Vulgrain, archevêque de Bourges - d’une abbaye de Cisterciens en un lieu retiré nommé Locus regius -situé au milieu de la forêt proche du château de La Chapelle-d’Angillon. Plusieurs membres de la famille de Sully furent ensevelis dans l’église de l’abbaye de Loroy (dont Henry de Sully qui devint archevêque de Bourges après avoir été moine de ce monastère. C’est lui qui lança les travaux de reconstruction de la cathédrale gothique ; il décéda en 1200). Aujourd’hui les ruines imposantes de l’abbaye se trouvent sur le territoire de Méry-ès-Bois et plusieurs dalles funéraires -primitivement dans l’abbaye de Loroy- ont été transportées dans l’église de cette dernière commune.
Le 28 décembre 1608, Sully conclut le marché pour la construction de sa nouvelle ville avec Hugues Cosnier, entrepreneur du canal de Briare. La première pierre d’Henrichemont fut posée le13 avril 1609 ; mille ouvriers et entrepreneurs furent employés pour ce travail ; l’inauguration eut lieu en 1609 en présence de Henri IV à qui Sully dédia la ville : Henrici-Mons, le Mont-Henri, puis Henrichemont.
Pour repeupler son domaine, Sully fit confirmer les anciennes franchises des habitants par le Roi, et leur en accorda de nouvelles. Il encouragea la création de tanneries à Boisbelle, et de poteries à La Borne. Si en 1576 la paroisse de Boisbelle comptait environ cinq cent personnes, en 1723 Henrichemont comptait trois mille quatre cents habitants.
En 1766, les terres et les droits de la principauté furent cédés au roi de France par les descendants de Sully, ce qui déclencha les protestations des habitants, déçus de perdre une grande partie de leurs franchises et libertés.
Avec la révolution de 1789 et la création des départements, la principauté cessa d’exister en tant que telle et pris place, avec une partie de l’ancienne province de Berry, dans le nouveau département du Cher.
Sources : Wikipédia