Le nom de la ville est lié à l’histoire de France par un épisode militaire très important de la Fronde : la bataille dite « de Bléneau » en 1652.
Après la révolte des parlementaires, les princes s’opposèrent à la régente Anne d’Autriche et à son premier ministre Mazarin. Le jeune roi a alors quatorze ans. Il a quitté Paris frondeur pour errer dans les provinces de l’ouest afin de rallier les seigneurs à sa cause. Le retour dans la capitale lui est interdit par l’armée des princes qui bloque la Loire de Saumur à Jargeau. La cour se déplace sous la protection d’une petite armée de cinq mille hommes avec quatre mille chevaux.
Turenne en est le chef, de fait il partage le commandement avec le Maréchal d’Hocquincourt. Après un combat aux portes de Jargeau, Turenne conduit la cour à Sully-sur-Loire, puis à Gien. Il protège cette ville en prenant position dans la Puisaye giennoise, de Rogny à Bléneau. Lui-même met ses réserves à Briare. Les impératifs du ravitaillement obligent le Maréchal d’Hocquincourt, qui commande cette avant-garde, à répartir ses cantonnements sur les bords du Loing.
Apprenant la position de l’armée royale, le Prince de Condé, qui dispose de sept mille fantassins et de cinq mille cavaliers, quitte Montargis pour la Puisaye.
Le soir du 6 avril 1652, il culbute à Rogny les dragons du Roi et décime leurs cantonnements. L’infanterie royale se réfugie derrière les murailles de Bléneau, le reste de la troupe se disperse dans les forêts. A Gien c’est l’affolement et Turenne vole au secours de son avant-garde. Avec quatre mille hommes et huit pièces de canons, il prend position aux lieux-dits « Les bois de Dreux », et tend un piège à Condé, qui s’engage dans « un défilé ». En peu de temps Condé perd deux cent cinquante hommes dont son Maréchal de camp, le baron de Maré. Il renonce à poursuivre, rassemble ses troupes avec le butin ramassé la veille et rejoint Châtillon /Loing (il s’estime d’ailleurs vainqueur, mais sera arrêté près d’Etampes). Le vrai vainqueur c’est le jeune Roi, Louis XIV.
Sa mère, la régente dira à Turenne, « Vicomte, vous venez de replacer la couronne sur la tête de mon fils ». Pour gagner Auxerre, la route de la Puisaye est libre ; le Roi passe à Bléneau et va coucher à St Fargeau le 17 avril 1652.
De retour à Paris, il s’empressa d’exiler au château de St Fargeau, sa cousine la Grande Mademoiselle : Anne-Marie-Louise d’Orléans-Montpensier, rangée aux côtés des Frondeurs et qui avait fait donner du canon contre les troupes royales. Elle passera ainsi cinq années en Puisaye apportant à notre région l’air du grand siècle.
Sources : la Mairie de Bléneau