La Galissonne
Slogan du site

L’association La Galissonne créée à St-Germain-des-Prés, le 29 Novembre 1995 affiliée FFRandonnée.
Elle a pour but de tracer des sentiers de promenades et d’animer des randonnées pédestres.
Elle a une vocation culturelle et de mise en valeur du patrimoine local.

Montargis : noms des rues

par alainh

Quelques noms de rues de Montargis

"Extraits du livre de Jean Jourdain « Les noms de rues de Montargis » aux éditions Les Amis du Vieux Montargis".

Place du Pâtis : au Moyen-Age, pâturage communal. Nommée place Aristide Briand, place du général de Gaulle, mais reste pour les montargois, la place du Pâtis…
A l’origine, des marécages souvent inondés. L’entrée nord de Montargis se faisait par la porte du Pâtis, au bout de la rue du Pâtis (la rue Vaublanc et le pont St-Nicolas n’existaient pas).
En 1427, les anglais assiègent Montargis et cantonnent devant la porte du Pâtis ; ils y périrent noyés le 5 septembre 1427 : suivant la légende, les défenseurs montargois ayant fait ouvrir les vannes des étangs de Puisaye…
En 1635, construction du canal qui rectifia la configuration du terrain et rehaussa le niveau du sol : ça devient une pâture. En même temps, toujours à cause du canal et de la construction du couvent des Ursulines, le champ de foire au sud de la ville (actuellement rue Jean-Jaurès, boulevard des Belles-Manières et ancien hôpital) se trouvait à l’étroit. Il fut transféré sur cette place. En 1750, une rue fut créée pour rejoindre la route de Paris, de la rue du Pâtis à la rue Julien Bailly par le gué du Tivoli.

Boulevard Paul Baudin : cette voie rectiligne fut réalisée en 1853, avec la rue Vaublanc et le pont St-Nicolas actuels et se nomma boulevard du Pâtis avant de s’appeler ainsi au début du XXe siècle.
Paul Baudin, pharmacien rue des Lauriers, fut conseiller général en 1911 puis maire de Montargis le 10 décembre 1919. Il transforma le Pâtis (salle des fêtes, entre autres), fit construire le stade, le vélodrome, la façade de l’hôpital rue Jean-Jaurès… aidé par son ami architecte Philippon. Il se retire de la vie municipale le 10 novembre 1928 et meurt le 14 février 1929.

Boulevard du Rempart : avant, il n’y avait que des jardins. Ce boulevard a été créé en 1790 : chaussée bordée de platanes, en même temps que le boulevard Durzy.

Ruelles aux Loups : déjà signalé en 1661, ce passage menait aux jardins entre quelques maisons isolées et sans ordre.
Il y avait plusieurs ruelles aux Loups dans Montargis.
Les rois de France vinrent souvent en forêt de Montargis pour les chasser. Les loups ont disparu de notre région dès le Moyen-Age. Le dernier loup a été recensé en 1863.
Le dernier dommage a été constaté dans une ferme près de Nogent-sur-Vernisson en décembre 1852 (une louve et son petit).

Rue Dom-Pèdre : avant, c’était la ruelle aux Cochons : il y avait de nombreux élevages de porcs. Puis le quartier se transforma en jardins particuliers et les citadins prirent l’habitude de venir y passer le dimanche ; certains y menaient joyeuse vie…
Un jour du XVIIIe siècle, une troupe de théâtre passa à Montargis et ils jouèrent une comédie dont le personnage principal, Dom Pedro, est un joyeux compagnon, mi-Tartuffe, mi-Don Juan. La comparaison dût se faire avec certaines personnes fréquentant cette rue car l’appellation fit fortune : la rue devint la rue des Dom Pèdre, puis la rue Dom Pèdre, tout court !

Quai du Loing : autrefois, c’était un sentier qui était le prolongement de la ruelle aux Loups.

Rue du Faubourg de la Chaussée : chaussée vient de CALCEIA = la voie couverte de chaux, par opposition au chemin sableux ou herbeux.
C’est une ancienne voie romaine sur un pont de 20 arches dont la base repose sur des pieux, pont enterré aujourd’hui dans sa plus grande partie. Sur ce pont, des maisons étaient construites : en 1505, on y dénombrait 200 habitants.
De 1640 à 1750, en plus de l’entrée venant de l’Est (Sens, Troyes), c’était aussi le passage par Montargis de Paris à Lyon, d’où de nombreuses auberges et hostelleries.
Dans ce quartier, il y eut la léproserie St-Lazare (déjà citée en 1155), face à la rue Marcellin-Berthelot .
Les Bénédictines édifièrent un couvent en 1630 (« Notre Foyer » actuel).

Avenue Adolphe Cochery : Adolphe Cochery était propriétaire du château de Lisledon à Villemandeur et fut député de Montargis en 1869, ministre des Postes et Télégraphe (1877/1885), compagnon de Thiers ; il est mort le 18 octobre 1900.
Lors de sa création vers 1748, cette voie se nommait « la Route allant à la Forest ». Sa réalisation souleva les protestations des commerçants de la Chaussée qui s’estimaient lésés !

Rue Manuel : Pierre-Louis Manuel fut révolutionnaire et ennemi acharné de Louis XVI. Malgré tout, il préféra prononcer l’exil du roi plutôt que la mort. Il démissionna donc de député de la Convention et revint à Montargis, ce qui provoqua des émeutes. Arrêté sous la Terreur le 20 août 1793, il fut guillotiné le 14 novembre 1793.

Rue Sermon : vers 1869, le quartier de la gare se construit. La ville met en vente le Clos St-Dominique. M. Sermon en devient l’acquéreur, puis, après sa mort, son épouse morcela le quartier en cédant le terrain nécessaire à la réalisation de 3 rues de 10 mètres de large à la charge de Montargis : ce seront les futures rues Sermon, Carnot et Chartrain, ancien notaire et bienfaiteur de la ville.

Rue Coligny : du nom de Gaspard de Coligny, né à Châtillon-sur-Loing le 16 février 1517, protestant et mort le 24 août 1572 (St-Barthélémy).

Place Marin-la-Meslée : du nom d’un pilote de chasse de la dernière guerre, classé 1er chasseur français (20 avions allemands abattus), disparu lors de sa 105e mission dans le ciel d’Alsace le 14 août 1944. Sa famille réfugiée à Montargis pendant l’occupation habitait dans le quartier de la Chaussée.
Auparavant, c’était le carrefour de la Croix aux Anglais (épisode Gaillardin en 1427) puis le carrefour de la Gare, puis la place Bichet-Rondeau, bienfaiteurs de la ville (1920) : M. Bichet, bienfaiteur, Mme Rondeau, son épouse, bienfaitrice. Puis l’Etat fit don à la ville d’une statue en bronze représentant une femme ailée de 4 mètres de haut et appelée « La Gloire ».
La statue de Gaillardin déménagea place de la République. Pendant l’occupation allemande, toutes les statues en bronze de Montargis (Gaillardin, la Gloire, Mirabeau, Cochery et Pallain) partirent en Allemagne pour y être fondues !

Avenue de la Gare : à l’origine (1860), depuis le pont du Tivoli jusqu‘à la gare.

Avenue Maurice Chautemps : sous-préfet de Montargis en 1914 puis mobilisé au début des hostilités, il fut tué à l’ennemi le 22 août 1914 à Cutry (Meurthe-et-Moselle).

Rue Clotilde Morisseau : Clotilde Antoinette Marie Morisseau naît le 23 mai 1877 à Cepoy, dans le Loiret. Elle épouse Étienne Fort à Montargis où ils s’installent place Jules-Ferry.
Dans les années 1930, alors que la crise économique sévit y compris dans le Montargois, le propriétaire des lieux, Étienne Fort fait un legs à la Ville de Montargis afin de relancer le bâtiment. En 1932, "La cité Morisseau" est née, faite de parcelles quasi égales au sein desquelles un pavillon quasi identique à ses semblables va devenir la propriété de chacun des artisans impliqués dans ce beau projet solidaire. C’est ainsi que toutes ces maisons dites "des années 30", aux façades colorées que l’on peut toujours admirer, chacune d’un pigment différent, s’alignent dans cette impasse.
Chaque artisan propriétaire va donc réaliser, pour l’ensemble de ses voisins, qui la maçonnerie (M. Couty, de « La solidarité »), qui la couverture (César Auger), qui la serrurerie (M. Boudeau), M. Billault pour la menuiserie et M. Suard pour la quincaillerie.
Étienne Fort crée la rue à ses frais et lui donne le nom de sa défunte épouse, Clotilde Morisseau, disparue le 10 mars 1930 à l’âge de 53 ans.
Étienne Fort, ingénieur des Arts et Métiers, monte une entreprise de mécanique générale. Il est également l’un des promoteurs du tramway de Montargis, en 1909. Ce tramway, que les Montargois appelaient Désiré, aura bien des malheurs. Le carrossier, Jousse, de Chalette, a voulu bien faire les choses et le châssis est trop lourd pour le moteur. Le tramway fonctionnera du 28 novembre 1911 au 2 avril 1912, mais par intermittence seulement.
Étienne Fort fonde le journal « Le Montargois ». Il devient président du Tribunal de Commerce et adjoint au maire de 1904 à 1907. Il meurt en 1934.

Chemin de St-Denis : origine possible : le chemin par lequel on va à l’église St-Denis de Mormant-sur-Vernisson.

Rue Sédillot : Rodolphe Sédillot est né à Bellegarde en 1846 ; il fut conseiller municipal puis 2e adjoint, puis maire de Montargis en 1894 et enfin conseiller général en 1904.

Rue Gaillardin : selon la légende, Gaillardin, héros montargois, arracha la bannière de Warwick des mains d’un écuyer anglais lors des affrontements avec les anglais : siège de juillet à septembre 1427.

Rue des Ormeaux : en 1770, il est écrit « des petits ormes ».

Boulevard des Belles-Manières : à l’origine, c’est une esplanade devant les remparts et les fossés remplis d’eau. Avec la construction du canal, il y a un débarcadère (à l’emplacement de la passerelle Eiffel) et cet endroit devient vite un lieu de promenade pour voir le coche arriver.
Et il est alors de bon ton d’y être vu, de deviser entre amis, d’y montrer le dernier cri de la mode. Déjà nommé ainsi en 1771, il devint le boulevard Victor Hugo au début du XXe siècle mais redevient le boulevard des Belles-Manières au C.M. du 24 octobre 1921.

Ruelle Pinon : du XVIe siècle au XIXe siècle, elle est nommée « la ruelle aux Loups », puis ruelle de la République et enfin ruelle Pinon, du nom du propriétaire qui était à l’angle de la ruelle et fut conseiller municipal de Montargis.

Place de la République : à l’origine, c’est l’île d’Amadoux (ou Damadoux) : sans en connaître la signification. C’était un îlot, hors de l’enceinte de la ville, émergeant des marais et des crues saisonnières, comme le hameau de la Pêcherie et les jardins de l’Ouche.
C’est la place du Marché en 1380 (avec peut-être une halle en bois disparue dans l’incendie de 1525), puis, en 1601, la place des Halles et, plus tard et jusqu’à la 2e guerre mondiale, la place au Blé.

Rue Raymond Laforge : avant, c’était la rue du Pont Neuf (déjà en 1610).
Raymond Laforge était un instituteur à l’école Pasteur ; il fut arrêté en 1941 pour propagande anti-allemand, emprisonné et envoyé au camp de Châteaubriand (Loire-Atlantique) en juin 1941 et fusillé le 22 octobre 1941 en représailles de la mort du lieutenant-colonel Holtz le 20 octobre 1941 près de Nantes. Il y eu 27 otages à Châteaubriand, 22 à Nantes et 50 à Bordeaux.

Rue de l’Ancien Palais : dans cette rue, il y avait, à l’origine, une belle maison surnommée « la grande maison », demeure du bailli Laurent de Crabbe, mais qui, criblé de dettes, dut céder sa propriété à la ville en 1588 contre 1300 écus d’or. On y transféra le Palais de Justice puis, en 1620, l’Hôtel de Ville. L’immeuble disparaît en 1822 mais la place actuelle garde l’emplacement.

Rue de la Pêcherie : où il y avait les pêcheurs et du poisson pour la nourriture.
Avant le XVIIe siècle, cette rue incluait aussi la rue de la Poterne actuelle.

Rue du Four-Dieu : le Four-Dieu est une des plus anciennes institutions de Montargis : déjà cité à la fin du XIIe siècle. Il dépendait de l’Hôtel-Dieu (pour ¾) et de l’Abbaye de Fontainejean (pour ¼) : il existait une obligation aux montargois (ou seulement certains) de faire cuire leur pain dans ce four, moyennant finance… Ceci a disparu à la fin du XVIe siècle.
Ce four était situé à l’intérieur des murs de la première enceinte et on y avait recours en cas de siège. L’Hôtel-Dieu, situé hors des murs et éloigné (angle de la rue Dorée et de la rue de l’Ancien Hôtel-Dieu) permettait un isolement relatif des malades parfois contagieux.

Rue Raymond Tellier : c’était l’ancienne rue du Pont de l’Ouche de 1777 à 1945. En 1537, c‘était la rue du Portail, en 1601, la rue du Portail de l’Ouche. A l’origine, une petite porte (au N° 21 actuel), détruite en 1859 barre la rue et date de la 1ère enceinte. Ouche (mot ancien) = jardin entouré d’eau.
Raymond Tellier, imprimeur, est arrêté début 1941 pour reproduction et diffusion de tracts appelant à la résistance. Après quelques mois en prison, il est envoyé au camp de Châteaubriand en juin 1941 et fait partie du groupe d’otages fusillés le 22 octobre 1941.
Ces victimes, demandées par l’autorité militaire allemande, avaient été choisies par le ministre de l’Intérieur Pierre Pucheu qui fut fusillé à Alger le 22 mars 1944 alors qu’il tentait de passer du côté des Alliés, sur invitation du général Giraud.

Rue de Loing : avant 1945 comprenait aussi l’actuelle rue du général Leclerc.
Anciennement, c’était la Grand Rue, très ancienne artère, qui introduisait dans la ville les voyageurs venant de l’Est mais aussi, dès 1640/1650, ceux venant du Nord et de Paris : abandon alors du tracé venant de Paris par Girolles jusqu’au pied du château, pour une nouvelle voie passant par Nemours, Fontenay, la rue du Faubourg de la Chaussée et la Porte du Loing, qui fut abattue en 1805.
La partie entre la rue de la Tour du Sault et la place Mirabeau était un quartier résidentiel : le 24 novembre 1804, le pape Pie VII, allant de Rome à Paris pour le sacre de Napoléon, passa la nuit au N° 28.
La place Mirabeau a été créée en 1859. Avant, c’était la rue de Vieilles Etuves, large de 5,5 mètres. Le croisement de ces rues s’appelait le Coin du Collier : le pilori où, au Moyen-Age, étaient exposés certains condamnés.
Ce nom devint le « Coin du Coq-Lié »… Collier et coq-lié se prononçant de la même manière en notre vieux parler gâtinais : Co-Yé !

Rue Neuve du Pâtis : cette rue a été créée lorsque la ville se garnit de remparts. Ce fut la « Rue Neuve », puis au Moyen-Age, la « Rue de la Gargouille » : elle longeait alors le lit du Loing.

Impasse de la Raffinerie : jusqu’en 1765, c’était la rue Mircon. Puis, il y eut une raffinerie de sucre de canne (entre le fond de l’impasse et la rue Cour Jean Dupont), fondée par Louis-René Levassor, comte de Latouche-Tréville, chancelier du Duc d’Orléans, élu le 24 janvier 1789 représentant de la noblesse aux Etats Généraux. Il fut inquiété, emprisonné et libéré en octobre 1794, devient contre-amiral et quitte Montargis en 1795 puis liquide tout en 1796 : la raffinerie, une filature de laine et une filature de coton. Au total, 400 personnes y travaillaient…

Rue Triqueti : du XIIIe siècle jusqu’à 1893, s’appelle la rue du Four des Barres : four appartenant peut-être à Girard des Barres, puis propriété de l’Hôtel-Dieu et des moines de Fontainejean : ce four était loué aux particuliers.
Cette rue se nomma Triqueti lors du C.M. du 12 novembre 1893 en hommage aux services rendus à la ville par cet artiste, châtelain de Conflans-sur-Loing. En effet, à la suite de la guerre de 1870, il plaida la cause de 3 montargois emmenés en otages par les troupes allemandes, en décembre 1870 à Versailles auprès du Prince Royal Frédéric Guillaume de Prusse qu’il avait connu lors de la décoration d’une chapelle au château de Windsor dans les années 1860 : le prince était le gendre de la reine Victoria d’Angleterre.
Les otages, dont le maire de Montargis, furent libérés et la ville fut exempte de la lourde amende qui l’avait frappée !

Rue Cour Jean-Dupont : origine inconnue ! Le quartier était très insalubre : bordure du Loing et des rivières s’y jetant ; la rue fut appelée la rue de l’Egout !


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